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L'historiographie antérieure à la Révolution a longtemps eu mauvaise presse. Augustin Thierry, Guizot et Michelet ont fait chorus pour en dire tout le mal qu'ils en pensaient. Peu fiable en ses sources, servile dans son rapport au pouvoir, marquée au sceau de l'anachronisme, ce péché mortel de l'historien, elle ne pouvait prétendre à rien mieux qu'au statut de précurseur maladroit. Le procès a été heureusement revu en appel depuis quelques décennies Il a été établi que cette manière de concevoir le passé obéit certes impératifs qui ne sont plus les nôtres, mais que ceux-ci ont aussi leurs exigences et leur dignité.
Pour cela il a fallu relire d'un œil neuf les grands noms, les Voltaire ou Montesquieu, mais aussi s'intéresser à la masse des historiens ordinaires, maintenant oubliés, faire la sociologie de ce milieu d'intellectuels que leur discrétion rendait peu visibles. Le présent ouvrage prend place dans cette réhabilitation. Par la variétés de ses angles d'approche il fait revivre des destins oubliés ou célèbres, le modeste Joseph Dunand, " capucin éclairé ", aussi bien que le glorieux Bossuet ; le pauvre Nonnotte, si cruellement moqué par Voltaire, autant que son bourreau.
C'est tout un pan de l'activité intellectuelle du temps des Lumières qui ainsi renaît