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Enseignants, éducateurs, aux prises chaque jour avec toutes formes de violences, nous voulons dire ici comment nous tentons d'y faire face, comment nous résistons à ces forces de mort. Paroles autorisées non d'un savoir universitaire sur la question, qui se satisferait de l'élégance de ses vues d'ensemble ou de la pertinence de ses analyses, mais paroles qui se soutiennent au contraire de pratiques toujours en question, de tâtonnements, et d'efforts de théorisation.
« Ne rien dire que nous n'ayons fait ou vécu ». La violence dans les collèges, nous ne la nions pas. Et même, nous ne l'évitons pas. Nous ne la considérons pas comme le mal absolu qu'il faudrait enrayer à coup de sanctions. Agir ainsi, serait croire qu'on peut évacuer le problème. La violence est, pour nous, d'abord une question à ne pas éluder, à laquelle il est vital de faire place : qu'est-ce qui se dit là ? Quel discours du refus ne trouve pas d'autre manière de se dire ? Que faire de cette force qui, trop souvent, détruit ? La violence n'est pas étrangère au désir.
Au lieu de la reléguer dans les marges, ou de s'en détourner avec effarement, il s'agit de la traiter.