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Si les colonies françaises du Gabon, du Moyen-Congo, de l'Oubangui-Chari et du Tchad, qui fédérèrent en Congo-Français, puis en A.F.F., émurent surtout pour les multiples crises politiques et économiques qui jonchèrent leur évolution, la substitution brutale des conceptions politiques et juridictionnelles locales par des institutions étrangères fut pour beaucoup dons ces nombreux troubles. Le rejet systématique de la culture traditionnelle, la toute puissance des administrateurs coloniaux, ajoutés à l'absence du financement nécessaire à la " mise en valeur " de ce vaste territoire, ne pouvaient que transformer l'" assimilation progressive " proclamée en malentendus presque indissolubles.
Les réquisitoires d'André Gicle, l'étonnante disgrâce de Savorgnan de Brazza, l'affaire des femmes de Bangui, l'arrestation du roi Maloango, les plaintes de Mgr Augouard, etc., illustrèrent en leur temps l'embrouillement d'un système, dont la justice ne fut qu'un pan. Il a fallu attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale, donc le début de la fin de l'épopée coloniale, pour réaliser que la logique était viciée à la base.
Les autochtones commencèrent à être associés à l'administration de la justice. Etonnement, cette justice coloniale laissa une empreinte si forte que l'indépendance ne put l'effacer. Le droit judiciaire actuel des Républiques du Gabon, du Congo-Brazzaville, de Centrafrique et du Tchad n'en est qu'une reprise.