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« Mon corps avait changé et mes formes s'affirmaient. Je remarquai qu'elles ne laissaient pas mon père indifférent.
Ce couloir où mon père ne perdait pas une occasion de me toucher...
À force de caresses forcées, contre nature, je décidai de me confier à ma mère. Elle prit le mors aux dents, rejetant cette vérité, ne voulant pas en entendre parler, m'accusant de mentir, d'être une provocatrice.
Les sanctions tombèrent. »
Le courage et l'abnégation de la petite Espérance ont eu raison de son bourreau; il lui a infligé une marque au fer rouge, indélébile telle une cicatrice, et là où la raison n'a plus sa place reste le combat: du haut de son mètre cinquante, elle l'a fait plier! Ce récit en est la preuve formelle, puisse-t-il encourager les victimes de ces dépravés à dépasser leur peur et aller porter plainte.
Les victimes ne sont pas les coupables, la raison l'emporte toujours.
Comme lové dans un panier de ouate, Enrique entend monter des clameurs au son de Carmen récompensant sans doute la bravoure d'un cocardier, symbole de cette terre camarguaise où il verra le jour. Il n'est encore qu'un embryon de quelques mois dans le ventre de sa mère et il se dit que sa vie va être merveilleuse dans ce pays de tradition taurine! Mais hélas, déjà avant sa naissance, le démon de l'adultère a frappé! Il aurait dû être comblé avec deux familles, une naturelle, l'autre artificielle, mais quand l'une et l'autre jouent la carte de l'ignorance, le gamin se retrouve bien seul.