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Les historiens de la première Guerre mondiale, ont forgé le concept de « culture de guerre » pour désigner les phénomènes culturels que fait naître le premier conflit mondial : essor de la propagande, d'idéologies marquées par l'intensité et la violence, mise en valeur du « héros ». En choisissant ce thème « Culture, occupation, résistance » nous souhaitons, en référence à 1914-1918 poser cette interrogation : la Seconde Guerre mondiale engendre-t-elle également une « culture de guerre » ? Cette question peut surprendre car les conjonctures ne se ressemblent pas.
La « culture de guerre » naît et se développe à partir de sociétés en guerre dont le territoire est libre d'invasion ou d'occupation et d'États qui n'ont conclu aucun armistice et qui exploitent la culture pour justifier leur combat. L'État français, en 1940, en choisissant la collaboration avec l'Allemagne nazie, ne se met pas en situation d'aider à la diffusion d'une culture de guerre analogue à celle de 1914-1918 et encourage plutôt la soumission de la société française aux exigences de l'occupant.
Néanmoins, dans sa volonté de conduire la « révolution nationale », il se propose de combattre une démocratie républicaine méprisée et de mener, en quelque sorte, une offensive intérieure après avoir suspendu la guerre extérieure. Il n'hésite pas à utiliser l'art et la culture sous toutes leurs formes pour y parvenir. C'est cette perspective que le colloque de Bondues s'est efforcé d'appréhender...