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En 1737, la revue de l'Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg publie une contribution intitulée DeHyperboreis ; son auteur, un philologue prussien promu au rang de premier historien de la Russie par Pierre le Grand, y montre comment le vieux mythe s'est diffusé, par le biais de réappropriations savantes, du monde grec jusque dans l'Europe du Nord du XVIIème siècle.
Le De Hyperboreis intéressera le lecteur à plus d'un titre : d'abord parce qu'il met en évidence la méthode du chercheur mais aussi les limites qui lui sont imposées à une époque où l'enquête historique, chez les « antiquaires » de culture allemande, s'appuie presque exclusivement sur la philologie ; ensuite parce qu'il révèle la façon dont G.
S. Bayer, en homme des Lumières, explique le mythe, en souligne le pouvoir de séduction et la capacité à se perpétuer. Les anciennes croyances sont propres à étayer les constructions identitaires : c'est ce que prouve l'historien à propos de la Suède, puissance rivale de la Russie.