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Ces quatorze courts essais, presque tous inédits, que Robert Lévesque appelle des « déambulations » sont autant de promenades extraordinairement libres à travers des ouvres littéraires qui lui sont particulièrement chères. Il y célèbre le plaisir de l'errance et rappelle les liens naturels et comme nécessaires entre la marche et l'écriture. « Avant d'écrire, il faut marcher », note l'essayiste au début de sa relecture de Jean Echenoz.
La remarque vaut pour l'ensemble de ses compagnons de marche, de Victor Hugo à Gérard de Nerval en passant par Anton Tchekhov, Franz Kafka, Virginia Woolf, Walter Benjamin, Gertrude Stein, Samuel Beckett, Julien Gracq, Ismaïl Kadaré, Georges Perec, Peter Handke et quelques autres.
Ses déambulations ne suivent pas les flèches qui nous disent dans quel sens il faut aller. Il n'y a pas d'ordre apparent, pas de visée commune, sauf le bonheur que prend Robert Lévesque à partager avec nous ses notes de lecture et sa connaissance à la fois intime et livresque de lieux investis par l'imaginaire de ces écrivains d'hier et d'aujourd'hui, peu importe que ce soit le Paris de Perec, la Londres de Woolf ou la petite gare lettonne de Douboulti au centre d'un récit de Kadaré.
En marchant sur les pas d'autrui et en s'immergeant dans leurs ouvres, Robert Lévesque propose un de ses livres les plus personnels et les plus touchants.