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Que sait-on de l'expérience des jurés populaires amenés à siéger en cour d'assises et à juger des personnes accusées d'avoir commis un crime ? Pour le citoyen ordinaire, devenu « juge d'un jour », cette expérience lui révèle le monde social sous diverses facettes et l'interpelle sur sa capacité et sa légitimité de juger. Les interactions entre les jurés et les juges professionnels, en l'occurrence les présidents de cour d'assises, mettent en relief des rapports de pouvoir et de domination, sur fond de rituel judiciaire.
Lors du délibéré, le fait que les jurés soient censés juger des faits et de la peine selon leur « bon sens » et leur « intime conviction » tandis que les magistrats jugeraient selon le « droit » et la « raison » révèle une hiérarchie subtile au sein de cette association échevine. Cet ouvrage, issu d'une enquête sociologique de terrain, met en évidence des rapports sociaux différenciés à la justice pénale, mêlant enchantement et désillusion quant au caractère démocratique de la cour d'assises.
Il interroge les effets de cette socialisation qui génère des tourments moraux, tout en contribuant au sentiment d'avoir été reconnu comme citoyen-juge.