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Contrairement à ce que l'on pense en général, les Français donnent la priorité au travail par rapport au loisir, afin d'augmenter leur capacité de consommation. Quant aux loisirs, ils sont fort mal employés par leurs bénéficiaires. On parlait, il y a peu de temps encore, de « civilisation » des loisirs. Où est-elle ? Où s'exprime-t-elle ? En fait, il n'y a pas de loisirs dans un temps libre trop agité.
Les espaces-loisirs, comme les espaces naturels, disparaissent. Si tous les Français voulaient aller, en même temps, sur les plages de nos côtes, chacun ne disposerait que de 35 cm. De même, le ski pour tous aboutirait à la possibilité d'un séjour en montagne pour chacun, une fois tous les dix ans. Jusqu'à présent, l'embouteillage a été évité par des questions d'argent. Mais comment procéderait-on pour rationner équitablement les loisirs, dans une société où le critère de l'argent ne jouerait plus ? De graves questions se posent.
On peut s'interroger, deux siècles après la Révolution française, sur la signification réelle de ce que l'on appelle les loisirs. Jean Fourastié le fait, avec la précision du sociologue et l'inquiétude de l'humaniste.