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Dans l'Homme sans qualités, Robert Musil se propose de caricaturer les grands systèmes de pensée qui définissent son époque. Le roman se fait alors non seulement le reflet des ordres et des désordres de la société mais devient également une entreprise de destruction des grands idéaux. Il aurait ainsi une finalité secrète : celle d'« humilier l'Idéal », et ses différents représentants. Dans cet ouvrage, les ordres et les désordres structurant les champs philosophique, politique et juridique sont passés au crible d'une analyse des discours articulée à une approche littéraire des thèmes et des motifs chers à Robert Musil.
La transgression, et particulièrement la transgression de nature sexuelle, joue ici un rôle moteur, car elle permet à la fois de contester l'ordre établi et d'inciter à construire un ordre nouveau. La transgression apparaît alors dans sa double nature, à la fois créatrice et destructrice, et ce que manifeste le caractère fondamentalement ouvert de l'ouvre de Robert Musil : telle est en tout cas la thèse défendue par Stéphane Gödicke.