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La dose d'injustice et la dose de honte sont vraiment trop amères. Il ne faut pas de tout pour faire un monde, il faut du bonheur et rien d'autre. Pour être heureux il faut simplement y voir clair. Et lutter sans défaut. Ces vers de Paul Éluard, à qui René Andrieu a emprunté le titre de ce livre autobiographique, sont extraits d'un poème intitulé lui-même Le Château des pauvres par référence à une vieille ferme du Périgord qui porte ce nom.
Une vieille ferme bien proche de cette région du Lot, dont René Andrieu fut et reste l'enfant et le maquisard. Ces six vers sont aussi, comme on dit, tout un programme et, dans leur vérité, c'est la trame même de la vie de René Andrieu, la trame même dans ce livre qui se dessine... S'il n'avait pas estimé que la dose d'injustice et la dose de honte étaient vraiment amères aurait-il choisi d'être ce qu'il est, serait-il le rédacteur en chef de L'Humanité.
Les millions de téléspectateurs à qui la télévision a rendu le visage de René Andrieu, son rire et sa vigueur polémique familiers, l'ont bien compris. D'accord ou pas d'accord avec lui, ils ont eu souvent l'envie de continuer le débat une fois le petit écran éteint. À travers la Résistance française et le socialisme roumain, à travers le stalinisme et le gaullisme, à travers la guerre d'Algérie et la vie politique de la France, à travers Stendhal et Soljenitsyne, ce livre leur permet de satisfaire leur souhait et de prendre directement part à la discussion avec René Andrieu, dont l'auto-portrait se dessine, élégant et aigu, au fil des questions et des réponses.