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« Ceci est presque aussi difficile à décrire qu'à définir. Les esprits qui ne voient les choses que par leur plus petit côté, ont imaginé que le Dandysme était surtout l'art de la mise, une heureuse et audacieuse dictature en fait de toilette et d'élégance extérieure. Très certainement c'est cela aussi ; mais c'est bien davantage. Le Dandysme est toute une manière d'être, et l'on n'est pas que par le côté matériellement visible.
C'est une manière d'être, entièrement composée de nuances, comme il arrive toujours dans les sociétés très vieillies et très civilisées, où la comédie devient si rare et où la convenance triomphe à peine de l'ennui. Nulle part l'antagonisme des convenances et de l'ennui qu'elles engendrent ne s'est fait plus violemment sentir au fond des mours qu'en Angleterre, dans la société de la Bible et du droit, et peut-être est-ce de ce combat à outrance, éternel, comme le duel de la Mort et du Péché dans Milton, qu'est venue l'originalité profonde de cette société puritaine, qui donne dans la fiction Clarisse Harlowe, et lady Byron dans la réalité.
Le jour où la victoire sera décidée, il est à penser que la manière d'être qu'on appelle Dandysme sera grandement modifiée, si elle existe encore ; car elle résulte de cet état de lutte sans bout entre la convenance et l'ennui. »