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C'est parce qu'on parle qu'on désire, et non l'inverse : c'est parce qu'on dit NON qu'on entre dans l'ordre du désir. On croit si facilement le contraire ! On s'imagine si spontanément que c'est l'ordre du désir qui est fondateur de toute parole, de tout discours : mais c'est le discours qui ouvre le champ du désir et le démarque du besoin. Les aventures sexuelles des hommes s'inscrivent d'emblée dans l'interdit : renoncement à l'inceste, renoncement à l'homosexualité, sont fondateurs de vie sociale, et l'homosexualité masculin est ici abordée non pas pour elle-même, mais comme « fait » social ou « psychique », mais comme symptôme.
Au lieu de débat si stériles sur une tolérance toujours réclamée et souvent plus ou moins refusée, la question est ici déplacée : cette « question », de quoi parle-t-elle à son insu et que donne-t-elle à entendre d'autre que ce qu'elle croit dire ? Au lieu de « droit », de « justification », de recours à la « nature », l'auteur cherche quelle demande apparemment insoutenable soutient ces séries d'actes que la morale interdit.
Ce texte n'est donc pas à verser au compte des « débats » sur l'homosexualité : il est l'écho d'une écoute clinique, et c'est un essai pour reprendre par écrit maints éléments que des livres sur ce « sujet » laissent si volontiers (et pourquoi ?) choir. Ce qui mène à exhumer le concept analytique de renoncement qui est pourtant dans le texte freudien, mais qu'on préfère oblitérer. Et c'est parce qu'on renonce qu'on désire : alors s'ouvre le champ immense des jeux en miroir du désir humain : double-jeu indéfini dans quoi tout un chacun se prend, y compris le sujet qui en dénonce toutes les dupes.
Le charme est ainsi désigné comme concept majeur de l'interrogation esthétique. Mais au cours d'un tel cheminement on peut se demander ce qu'il en advient de l'amour... A mi-mots l'auteur donne à ce propos bien des choses à entendre.