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Après l'élargissement des lois Ferry à l'Algérie à partir de 1883, les autorités voulaient à la fois conquérir moralement les " indigènes " par la scolarisation et éviter que celle-ci ne mette en danger l'entreprise coloniale. Résultat : l'école a connu un développement auto-freiné. Dans les pires moments de la colonisation, bien que voulue d'abord comme instrument de domination, l'école s'est transformée peu à peu en voie et moyen pour une libre émancipation.
Mais, n'ayant pas bénéficié à tous les enfants ni à tous les milieux " indigènes ", celle-ci a constitué un enjeu de lutte politique de première importance. Matériellement et symboliquement, par sa centralité et du fait aussi de sa " rareté ", l'école était devenue un véritable objet de désir ayant nourri un imaginaire très riche. Cet ouvrage se propose de restituer une partie de celui-ci à travers plusieurs parcours, des témoignages franco-algériens d'anciens instituteurs et des extraits d'oeuvres littéraires d'anciens élèves devenus écrivains (Kateb Yacine, Jean Pélégri, Albert Camus, Mohamed Dib, etc.).