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Réinventer le développement, repenser le rapport entre l'économique et le social, entre l'Etat et la société, ouvrir de nouveaux chemins au changement social. Ces défis sont posés dans tous les grands pays, mais aussi là-bas, à l'autre bout du monde, dans le minuscule territoire océanien de la République qu'est la Nouvelle-Calédonie.
Depuis trente ans, ce pays tente de se défaire d'un héritage colonial qui lui colle à la peau, par des actions de développement dont le bilan est incertain, même après l'accélération provoquée par les Accords Matignon de 1988.
La communauté kanak, à la différence des « Caldoches », aspire au changement, mais les obstacles sont nombreux.
Le premier est macroéconomique : le système ne se reproduit que grâce aux transferts publics massifs qui entretiennent l'apparence de la richesse dans un pays, en fait, sous-développé. Les distorsions de cette économie assistée réduisent à néant tout effort de développement.
Le second est d'ordre socioculturel : la société kanak, forte d'une culture vivante, a bien du mal à maîtriser un changement qui révolutionne ses structures sociales et ses valeurs.
La mobilisation de ses capacités d'innovation ne peut se faire ni à marche forcée, ni sur décret...
Si les stratégies de développement ont peu de succès, la société kanak se transforme pourtant, par d'autres médiations ; l'extension du rôle de l'argent, l'urbanisation engendrent un changement social, certes diffus, mais profond.
Cet ouvrage, issu de nombreuses enquêtes sur le terrain, fournit une référence sur la société calédonienne des trente dernières années.
Par les questions qu'il soulève, il est aussi une contribution aux débats sur « comment la société change ».
Jean Freyss, docteur en économie et ingénieur, est maître de conférences en Sciences économiques à l'Université Panthéon-Sorbonne, Paris I - IEDES.
Il participe également à l'équipe de la Fondation pour le progrès de l'homme (FPH).