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Tout au long du XXe siècle, et notamment depuis les deux guerres mondiales, la question du traumatisme est devenue objet de réflexion et de discours, objet d'art pourrait-on ajouter, ou du moins source de création. Les artistes contemporains, tous champs confondus, la mettent au centre de leurs recherches et de leurs ouvres, inlassablement. Leur acte est une tentative de transformer un réel insupportable en expérience à partager ou à transmettre.
Les écritures contemporaines du traumatisme s'inscrivent dans une quête difficile, questionnant l'idée d'une « évolution » continue, d'un progrès de l'espèce humaine, car la barbarie régulièrement fait retour provoquant un effet de choc inassimilable. De ce traumatisme prenant des formes différentes mais pouvant se lire comme des répétitions de l'histoire, qu'est-ce qui peut se transmettre ? L'acte artistique, l'écriture théâtrale ont-ils un pouvoir, et lequel ? L'ouvrage montre la diversité des réponses et des approches.
La première partie « De l'écriture théâtrale du traumatisme à une esthétique de la résistance » est consacrée à Charlotte Delbo, qui a choisi de faire ouvre littéraire en réponse à la barbarie. La deuxième, « La barbarie : avenir de l'humanité ? Une esthétique du cri ou du silence ? », étudie la problématique de l'écriture théâtrale du traumatisme à partir du répertoire international, de manière transhistorique et transdisciplinaire, en privilégiant les expériences et écritures de femmes.
Pour aborder ces questions, le projet de cet ouvrage a été de solliciter, non seulement des chercheurs en études théâtrales, langue ou ethnologie mais aussi des chercheurs orientés par la psychanalyse dont on connaît la relation étroite avec le théâtre.