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De multiples raisons s'opposent actuellement à la rédaction d'une étude exhaustive des recherches archéologiques entreprises sur le site d'Escolives-Sainte-Camille, Yonne. En effet, si les fouilles ont débuté au printemps de 1955, c'est seulement au cours de ces dernières années que la recherche a pris un caractère systématique, et notamment à partir de 1967, date à laquelle l'Etat a fait l'acquisition d'un terrain d'un peu plus de 2 hectares, cadastré no 691-692, section B, et no 13, section ZD.
Auparavant les travaux se sont déroulés d'abord dans la zone d'abattage d'un noyer vieux de deux cents ans qui est à l'origine de la découverte du site ; puis, le manque de moyens financiers et techniques, les inévitables tâtonnements qu'on note toujours au début d'une telle entreprise, le nombre trop réduit des fouilleurs durant une dizaine d'années et la durée insuffisante des campagnes de recherches n'ont pas permis de jeter sur le site une lumière satisfaisante, si bien qu'à l'heure actuelle encore bien des points dont la connaissance est indispensable demeurent obscurs ; aucune entrée, aucun chemin d'accès ne sont connus ; si l'on a mis au jour des thermes et un certain nombre de pièces d'habitation, c'est seulement en 1972 qu'on a saisi le lien qui les unissait ; la source vauclusienne de Creusot située au sud-est donne naissance à un ru dont le cours a été faussé vers le dixième siècle par la construction d'un moulin ; cela a provoqué une retenue d'eau et par conséquent un relèvement général de son niveau, ce qui a changé le faciès existant à l'époque gallo-romaine ; il n'est d'ailleurs pas certain que le ru ait eu alors le lit qu'on lui connaît aujourd'hui.
Les travaux de vérification et les sondages qui ont eu lieu au cours de la campagne 1973 semblent conclure à l'existence des vestiges archéologiques dans le lit même du ru, à plusieurs dizaines de centimètres au-dessous du fond actuel. Dans ces conditions, après avoir présenté assez largement le site, je trouve raisonnable, pour une première étude, de me limiter à l'un des aspects les plus passionnants d'Escolives : les éléments architecturaux gallo-romains que l'on peut considérer comme appartenant à un même monument.