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L'époque mérovingienne voit se former, dans le territoire de la Gaule, des royaumes aux noms et aux contours nouveaux, telle l'Austrasie, éphémère création franque, mais aussi des régions encore familières aujourd'hui, comme l'Alsace. L'étude de la naissance du royaume oriental australien - et des fluctuations de son territoire, centré sur la Meuse et la Moselle, permet de comprendre la « spatialisation » progressive du pouvoir et de la pensée à l'époque franque.
L'espace n'est plus cette inconsciente catégorie de la représentation, qui se résumait à une toponymie chorographique et mythique ; il devient l'aire d'une domination patrimoniale, aristocratique, monarchique ou sacrée. Du Ve au VIIIe siècle, dans la langue savante, comme chez les gens du peuple, s'avive la conscience des frontières, de la patrie, de la ville et de la forêt, du royaume et du lieu saint.
Ainsi, les Mérovingiens se sentent-ils inscrits au sein d'un espace essentiellement local, cloisonné, et fragmenté, hétérogène, où quelques zones humanisées se détachent au sein d'un désert montagneux et forestier, et où quelques lieux de pouvoir structurent le semis des implantations humaines en une hiérarchie orientée vers l'au-delà.
Les temps mérovingiens, souvent éclipsés par l'Antiquité et la renaissance carolingienne, perdent ainsi leur épithète d'âge obscur.
Ils voient la formation d'une nouvelle organisation territoriale, qui traduit des rapports originaux entre structure du pouvoir, espace, et monde religieux, et dont on étudie ici la carte dans l'Est de ce qui deviendra la France.