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La joie de vivre, un monde meilleur, l'avenir radieux, changer la vie... Le discours politique contemporain regorge de formules sollicitant l'espérance et la réduisant aux dimensions d'un système de besoins stimulés et satisfaits par l'État. Le besoin de santé, devenu besoin des services offerts par la profession médicale, occupe à cet égard une position centrale parmi les référents de l'utopie de l'État de bien-être (welfare state).
On parle volontiers indistinctement d'échec de l'État à propos du tiers monde et, en particulier, de l'aire arabo-musulmane. Pourtant, force est d'admettre que l'État - dans le cas d'espèce, l'État tunisien - a, dans une certaine mesure, réussi, si l'on considère les espérances qu'il a suscitées. N'est-il par confronté présentement à la difficulté de modérer les motivations pour les attributs supposés du bien-être ? De ce point de vue, son échec serait l'envers d'une réussite dans la socialisation de son utopie : la perte de maîtrise d'un processus de montée des attentes.
La dynamique du besoin médical en offre l'illustration. Son examen revient, en quelque sorte, à emprunter au langage de la médecine pour demander à l'État : Où avez-vous mal ? Le présent ouvrage livre les résultats d'une recherche, menée en Tunisie dans le cadre d'une collaboration entre le Centre d'Études, de Recherches et de Publications (C. E. R. P.) de l'Université de Tunis et l'Institut de Recherches et d'Études sur le Monde Arabe et Musulman (I.
R. E. M. A. M.) d'Aix-en-Provence, Unité mixte du C. N. R. S. et des Universités de Provence et d'Aix-Marseille III. La recherche a été conduite par une équipe pluridisciplinaire, associant un politologue, un économiste-statisticien et un médecin.