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« Ah, saura-t-on jamais la vérité vraie ? »... Depuis des décennies, sinon des siècles, cette interrogation exprime le doute populaire face aux vérités successives vérités officielles dont la seule fonction fut, si souvent, d'enterrer les dossiers brûlants, d'éluder les questions gênantes. Et pourtant, il y avait bien, il y a bien, il y a toujours une vérité vraie. La vérité. S'efforcer d'y atteindre, tel est le but, tel est le seul souci des auteurs dont nous réunissons les ouvrages dans une collection au titre volontairement provocant, titre qui se veut aussi une devise : La vérité vraie.
Vaste ambition, dira-t-on... Sans doute. Mais ambition réalisable quand la rigueur du chercheur, la sagacité du journaliste, la chaleur de l'écrivain, la sincérité de l'homme s'unissent pour aller jusqu'au bout d'un sujet, jusqu'au fond d'un problème. Les difficultés de toute enquête, l'impossibilité parfois d'être vraiment complet, nous entendons d'autant moins les dissimuler que les auteurs les font ici partager à leurs lecteurs.
Ensemble ils vont. Ensemble ils avancent. Ensemble ils découvrent. Le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Turkménistan, le Tadjikistan, la Kirghizie, mais aussi le Daghestan et la Bachkirie, sans oublier les Karakalpaks, les Azéris, les Ouighours, les Dungans, les Kalmyks, les Baloutches, les Hazaras, les Ironis, les Berberis, les Tchalas, etc. - au total, quelque 45 millions d'êtres humains et un sixième de la population d'Union soviétique...
Avec Henri Alleg, c'est à leur découverte que nous allons, chez eux que nous sommes reçus, dans leur passé que nous plongeons, leur avenir que nous prévoyons. En 1970, Samarkande a fêté son deux-mille cinq-centième anniversaire : vingt-cinq siècles traversés par Gengis Khan, par Timour Lang. que nous appelons Tarrerlan, mais aussi par Abou Ali Al Hossayn Ibn Sina, alias Avicenne, philosophe, poète, astronome, musicien et « prince des médecins » ; mais aussi par Namaz Piri, le Robin des Bois du Turkestan, l'un de ces « bandits d'honneur » que Lénine préférait appeler des « guérilleros révolutionnaires » ; mais aussi par les contre-révolutionnaires « basmachis » que les agents anglais manipulaient encore en 1931 depuis l'Afghanistan ; mais aussi par ceux qui en tadjik et en ouzbek chantaient La Marseillaise sur les nouvelles paroles du poète Aïni...
Et l'on serait presque tenté de dire qu'en parcourant les anciennes « route de la soie » et « route des épices », en nous racontant ces épopées que furent également l'alphabétisation et l'électrification, la libération des femmes et la médicalisation, etc., Henri Alleg les a tous rencontrés. Comme leurs descendants d'aujourd'hui. Pourquoi ? Comment ? Pourquoi, alors que le Tiers Monde s'enfonce un peu plus chaque jour dans la misère, l'« Orient Soviétique ».
lui, poursuit-il un progrès incessant ? Comment les « soviétologues » ont-ils pu tant mentir et déraisonner à ce sujet ? C'est ce que révèle Étoile rouge et croissant vert en nous montrant sous leur vrai jour ceux que l'on appelle un peu rapidement les « musulmans d'URSS ».