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« Ah, saura-t-on jamais la vérité vraie ? »... Depuis des décennies, sinon des siècles, cette interrogation exprime le doute populaire face aux vérités successives, vérités officielles dont la seule fonction fut, si souvent, d'enterrer les dossier brûlants, d'éluder les questions gênantes. Et pourtant, il y avait bien, il y a bien, y a toujours une vérité vraie. La vérité. S'efforcer d'y atteindre, tel est le but, tel est le seul souci des auteurs dont nous réunissons les ouvrages dans une collection au titre volontairement provocant, titre qui se veut aussi une devise : La Vérité Vraie.
Vaste ambition, dira-t-on... Sans doute. Mais ambition réalisable quand la rigueur du chercheur, la sagacité du journaliste, la chaleur de l'écrivain, la sincérité de l'homme s'unissent pour aller jusqu'au bout d'un sujet, jusqu'au fond d'un problème. Les difficultés de toute enquête, l'impossibilité parfois d'être vraiment complet, nous entendons d'autant moins les dissimuler que les auteurs les font ici partager à leurs lecteurs.
Ensemble ils vont. Ensemble ils avancent. Ensemble ils découvrent. Avec Jean-Pierre Vittori, c'est derrière un sigle fort célèbre mais bien mal connu que nous allons chercher une vérité souvent disputée : le sigle STO - S comme Service ; T comme Travail ; O comme Obligatoire... Derrière ces trois lettres, l'un des drames du dernier conflit. Un drame et presque un mystère. Car, bien que quelque sept cent mille travailleurs français aient été employés dans les usines du IIIe Reich, le « Service du Travail Obligatoire » reste un des aspects les plus méconnus de la Seconde Guerre mondiale.
Pour découvrir - et parfois rétablir - la vérité, Jean-Pierre Vittori a rencontré et longuement interrogé une bonne centaine de déportés du travail. Il a également dépouillé quelque six cents questionnaires... Aussi bien, dans son récit taillé à même les témoignages, apprenons-nous ce que furent vraiment le recrutement, les conditions de travail, les salaires, les permissions, les révoltes tentées, la répression subie de ceux dont Hitler avait confié le ramassage et la garde à Fritz Sauckel, son fidèle Gauleiter, plus tard condamné à mort au procès de Nurenberg et exécuté.
Enquête obstinée que complète une patiente étude des textes, cette plongée au cour des années noires ne prétend ni flatter ni condamner. Avec Eux, les STO nous sommes loin des clichés sur les quarante millions de résistants ou les quarante millions de pétainistes. Car la vérité sur le STO, c'est aussi la vérité sur toute une époque. La pire.