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Il y a toujours autre chose à faire que penser philosophiquement. Il y a bien d'autres occupations. Il y a toujours une façon de parler de ce qui est, sans avoir à penser qu'il serait nécessaire d'en discuter philosophiquement. Il y a tant de discours, tant d'informations, tant de connaissances, tant d'explications, tant de récits qui n'ont nullement besoin d'être philosophiques et dont on se satisfait avec de bonnes raisons.
Dans cette situation, qui est celle du public en général, la pensée philosophique se cantonne à une place seconde. Seconde par rapport à toutes les expertises qui la devancent. Seconde parce qu'il lui est désormais difficile de revendiquer pour elle un accès privilégié à ce qu'elle disait être premier, initial, fondamental, ou transcendantal. Il ne s'agit pas d'en finir avec la pensée philosophique mais de la poursuivre à partir de cette position seconde.
Ce ne peut pas être sans incidence sur la forme avec laquelle elle doit se présenter ni sur les motifs qu'elle est encore en mesure d'écouter, comme le fait cet ouvrage : un événement après l'autre, une situation de langage après l'autre, et possiblement sans fin.