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Max Drouin est passé, entre février 1944 et mai 1945, des prisons de Vichy - où il avait été interné comme résistant - aux camps trop fameux de Dachau, de Weiss-See, de Schneiderhau, d'Ohrdruf et de Buchenwald. En un peu plus d'un an, il connaît le sort des détenus « politiques » sous toutes ses formes : cellule, camp de travaux forcés, camp-mouroir. Sans doute n'a-t-il pas fait partie des convois juifs envoyés au crématoire, mais il a tout connu des poux, de la faim extrême, du froid, de la perte des forces, de la pleurésie, du wagon plombé, des humiliations et des violences ; on n'ose dire etc.
Alors, par quel miracle ce livre donne-t-il un grand coup de fouet au moral ? Quelle gaieté grave permet de sortir comme revigoré d'un tel défilé d'ignominies ? C'est le miracle du courage et de l'espoir sans faille qui guide Max Drouin pendant ces quinze mois de misère et de mort. L'homme s'est trempé le caractère dans les équipes des Auberges de jeunesse, au temps du Front Populaire, il garde au cour le goût des chants en commun dans les chorales qu'il a créées.
Risque-tout, « anar », il admire en secret le sens de l'organisation des camarades communistes rencontrés, sans avoir, comme eux, le goût de la discipline. Ouvrier horloger, il excelle à décrire les travaux techniques, les bricolages de toutes sortes qui peuvent vous sauver la vie. Il trouve toujours en lui la ressource de communier avec la beauté de la nature aperçue entre les barreaux. Avant tout il aime ses frères les hommes.
Si l'on n'avait peur de choquer sa modestie, on dirait que c'est un homme bon. H. B.