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"Je veux faire sentir sans cesse que je me sens comme étranger au monde et à ses cultes", écrit Baudelaire à sa mère, le 5 juin 1863, dans une lettre où il explique le projet de Mon cour mis à nu. En effet, le "cour" qu'il met à nu n'est pas un cour qui s'épanche en émois ou qui révèle ses secrets. C'est un cour qui se gonfle de ressentiments.
Seules quelques notes ont été conservées de ce livre "rêvé".
On y trouve la trace d'une pensée provocatrice et paradoxale, dans une forme concentrée. Ces fragments n'en sont pas moins, comme l'écrivait leur premier éditeur, Eugène Crépet, en 1887, "le résumé de la vie intellectuelle et morale du poète". S'ouvre avec eux une seconde vie de l'ouvre de Baudelaire, plus fantasmée qu'accomplie, traversant ces années au cours desquelles le poète se recrée dans ce qui le détruit.