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Anne Ubersfeld ne fut pas seulement une théoricienne du théâtre, une historienne du romantisme et une éminente hugolienne. Elle fut aussi une critique littéraire et dramatique inspirée, à la curiosité encyclopédique, qui exerça sa sagacité fulgurante sur de nombreux auteurs de théâtre. Après Paroles de Hugo (Messidor, 1985) et Le Théâtre et la cité (AISS, 1991), cet ouvrage est le troisième recueil d'articles choisis dans son innombrable production critique.
Le choix des éditeurs de cette anthologie s'est porté sur les grands auteurs qu'elle a éclairés d'un regard neuf, inspiré par la sémiotique théâtrale, le matérialisme historique, la psychocritique, mais aussi et surtout par son intuition sûre, sa vive intelligence et sa sensibilité à la magie du spectacle. Conçu avec sa collaboration pendant la dernière année de sa vie, cet ouvrage réunit des articles sur les ouvres de Molière, Beaumarchais, Goethe, Hugo, Dumas, Musset, Gautier, Claudel, Adamov, Vinaver, sur la réception de Corneille au début du XIXe siècle, une étude fondatrice sur le mélodrame, et un tour d'horizon de la parole solitaire dans le théâtre contemporain (Calaferte, Durringer, Lagarce, Koltès, Reza, Minyana, Vinaver).
Cette sélection reflète le dialogue qu'elle avait instauré avec maints auteurs contemporains et sa proximité avec les ouvres du passé qu'Antoine Vitez comparaît à des « galions engloutis » que nous « ramenons à la lumière par morceaux, sans jamais les reconstituer, car de toute façon l'usage en est perdu, mais en fabriquant, avec les morceaux, d'autres choses ».