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POUR COMPRENDRE GEORGE SAND,
IL SUFFIT SIMPLEMENT DE LA REGARDER VIVRE
Au-delà des clichés moralisateurs (la maîtresse scandaleuse de Musset, l'égérie en pantalon et fumant cigare, ou la Bonne Dame de Nohant) et des visions réductrices de l'ouvre (les extraits bucoliques de La Mare au diable ou de La Petite Fadette), Pierre Salomon s'est appuyé sur les faits, pour retracer avec naturel et vérité le prodigieux itinéraire humain, social et littéraire de la romancière.
Sans négliger les amants (dont il tient le compte le plus scrupuleux !), il institue un chaleureux dialogue entre la vie et l'ouvre.
Avant de nous quitter, Pierre Salomon a remanié entièrement son ouvrage qui faisait autorité dans la célèbre collection « Connaissance des Lettres » de chez Hatier. Pour notre plaisir et notre édification, il a fait la synthèse du prodigieux essor des études sandiennes depuis quelques années, sous la triple impulsion de la Correspondance éditée d'exemplaire manière par Georges Lubin, des publications de la revue Présence de George Sand, et de l'ambitieux programme de réédition complète de l'ouvre romanesque entrepris par les Éditions de l'Aurore.
Il tombait une petite pluie fine et froide le 10 juin 1876, lorsque, vers une heure de l'après-midi, le cercueil porté par des paysans vêtus de la traditionnelle blouse bleue sortit du château de Nohant et pénétra dans la petite église déjà pleine de monde.
Quelques célébrités étaient présentes : Flaubert, Dumas, Renan, Calmann-Lévy, le prince Napoléon. Au cimetière les femmes du pays, enveloppées dans leur cape, écoutèrent agenouillées sur le sol humide les dernières prières et les discours de Périgois et Victor Hugo.
Qui pleurait-on ce jour-là ? Sans doute la charmante vieille dame que cette foule recueillie avait connue et aimée. Mais aussi la romancière audacieuse qui avait écrit Indiana et Lélia, la femme généreuse qui aurait voulu être Consuelo, qui avait employé toutes les ressources de son talent à lutter pour le bonheur et la réconciliation des hommes, qui avait su découvrir et traduire avec émotion la poésie des existences les plus humbles.
Et celle-là n'est pas près de mourir au cour des hommes de bonne volonté.