En cours de chargement...
« Grêlé des Indes », personnage captivant par le double itinéraire qu'il accomplit, terrestre et spirituel, n'est pas une pure création de l'esprit. Il a vécu réellement. On l'appelait « Grelier » parce que son visage avait été marqué par la variole. Pendant sa jeunesse, colporteur besogneux sur les routes de Charente, puis aventurier prestigieux et lépreux solitaire, il mourut, de façon mystérieuse, en 1888.
Ses concitoyens - éblouis par ses richesses, scandalisés par ses amours passagères et tapageuses, intimidés par les pouvoirs étranges qu'il avait acquis en Orient, intrigués par la vie ascétique qu'il mena sur le tard et effarouchés par sa maladie dont lui-même, ganté et cravaté haut pour en dissimuler les stigmates, semblait ne pas se soucier - l'avaient regardé de loin avec une curiosité tour à tour méprisante, envieuse ou craintive.
Après sa mort il entra dans la légende. Son âme, disait-on, hantait la maison au toit de tuiles romaines qu'il avait acquise dans sa petite ville natale, le jardin touffu, ancien promenoir des Carmes où lui-même s'était livré à de suspectes oraisons près du cèdre déodar qu'il avait rapporté de son premier voyage au Cachemire et planté dans sa propre terre. Quel fut-il ? Un fou ? Un sorcier ? Un débauché sadique et rusé ? Ou, malgré les apparences, un saint ? L'auteur, avec passion, s'est penché sur cette énigme.
Il a rassemblé des documents, interrogé des personnes qui avaient connu Grelier, il a écouté dans le jardin hanté le murmure mystique du cèdre. Et il a capté les subtiles parcelles qui demeuraient là de l'âme du solitaire. Ce roman, d'une écriture de choix et habilement conduit, apporte une réponse aux questions soulevées à propos de ce mystérieux personnage et en fait revivre le visage idéalisé.