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Pour le patronat drômois, le 1er décembre 1879 fut un jour de grande victoire : La chambre de commerce qu'il réclamait à cor et à cri depuis cinq ans venait de lui être officiellement accordée par le président Jules GREVY.
C'était la victoire d'une nouvelle génération de capitaines d'industrie et de négociants, issus de la révolution industrielle, hommes de progrès, républicains en majorité, décidés à prendre en main les affaires de la Drôme, à peser sur les décisions qui touchaient son économie et à ne plus seulement être consultés.
Consultés, ils l'étaient depuis 75 ans ! Depuis qu'en 1804, Chaptal, ministre de Napoléon 1er avait imposé à ces drômois « réfractaires par tradition aux corporations » des chambres consultatives des arts, manufactures et métiers, à Valence, Romans, Montélimar et Crest, marquant ainsi le début de l'aventure consulaire dans le département.
Le principal mérite de ces chambres, vite fusionnées en une seule, à Valence, fut sans doute de servir de creuset au patronat local.
Sous l'impulsion de quelques dynasties, souvent protestantes, de négociants et manufacturiers comme les drapiers MORIN, les papetiers LATUNE, l'imprimeur Marc AUREL, celui-ci peu à peu se cristallise ; les grandes questions du moment en sont l'occasion : transport, politiques douanière et financière, question sociale et surtout... la soie.
L'ouvrage de France et Philippe BOUCHARDEAU constitue tout à la fois un passionnant document sociologique nourri d'informations inédites puisées dans les archives publiques et privées, sur un patronat en mutation ; un tableau de l'économie drômoise aux prises avec les bouleversements économiques du XIXème siècle et la première étude historique consacrée à cette institution impériale complètement méconnue que furent les « chambres consultatives des arts, manufactures et métiers ».
L'histoire de la Chambre de Commerce de Valence elle-même proprement dite fera l'objet d'un second volume.