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Sans enfant qui court devant soi, où s'enfuient les traditions ? À l'image d'une courtepointe, les poèmes de Marise Belletête reprennent le fil perdu de l'héritage et remettent au métier à
tisser l'ouvrage du temps. Telle une Pénélope, la poète tisse et détisse les souvenirs d'une enfance qui déguerpit, devenant à la fois fille d'une lignée improbable et mèrefantôme.
Peu à peu, la perte laisse place à un silence
habité, celui d'une filiation féminine liée par les recettes de grand-mère et par la beauté variqueuse des cicatrices.
Je laisse les enfants disparaître est un recueil d'ourlets décousus et de traumas reprisés en dentelle.