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La vie de Jean-Marie de La Mennais, frère de Félicité, se lit comme un vrai roman d'aventures. Peut-on en être surpris, lorsqu'on sait que les La Mennais sont enfants de Saint-Malo, la ville corsaire où retentit l'appel du large. André Merlaud, qui s'est exercé en plusieurs genres, excelle, semble-t-il, dans la biographie. Les personnages qu'il met en scène, sont vraiment campés pour l'époque. Ce sont des présences fraternelles.
On voit, on assiste, on participe à une histoire, parce que les situations s'éclairent toujours du drame éternel des consciences. Jean-Marie de La Mennais est une véritable figure de proue. On comprend que ce prêtre, qui a fondé deux instituts religieux d'enseignants, semé des écoles chrétiennes sur la terre bretonne, et aux quatre coins du monde, qui a conseillé l'épiscopat aux heures sombres, participé à tous les combats d'idées de son temps, qui a été un pionnier de la liberté d'enseignement, un champion de l'infaillibilité pontificale, et un prophète des renaissances apostoliques, lié jusqu'à l'agonie du cour à un frère aimé..., on comprend que le portrait d'un tel prêtre ait tenté un auteur.
En outre, derrière Jean-Marie de La Mennais, le lecteur suivra le pathétique et continuel dialogue de l'Église avec la société contemporaine, l'écartèlement des rénovateurs inspirés, et le sacrifice que pose parfois l'essentielle fidélité du prêtre à son Église. Et c'est surtout en cela, que le livre d'André Merlaud est un poignant et réconfortant témoignage.