On connaît Michel Dufranne via ses chroniques à la télé (RTBF) ou la radio (La Première).
Fan et expert des « mauvais genres », c'est le polar, le thriller et la SF qui passionnent ce boulimique de lectures. Mais c'est en infatigable marathonien de l'information et de l'Histoire qu'il se pose quand il s'agit de bande dessinée. Car il a compris depuis bien longtemps trois choses.
Le monde dans lequel nous vivons est complexe.
Même si il n'est pas aisé de le comprendre, on peut essayer.
Et la bande dessinée, aujourd'hui, est un outil formidable pour s'y atteler.
Usant de ce médium qu'il adore et maîtrise, il multiplie les collaborations pour vulgariser (dans le très bon sens du terme), ses connaissances, qui sont, à son image, d'un éclectisme ébouriffant.
De la Bible au foot, en passant par les guerres napoléoniennes, Voltaire ou Dracula, aucun sujet ne l'effraie, et chacun mérite l'intelligence de son traitement. Il était temps qu'il nous parle des Femen.
Séverine Lefebvre a de la bouteille. Née à Reims en 1977, elle décide 16 années plus tard de parcourir une partie du globe, jusqu'à ses 18 ans. D'Israël aux Antilles en passant par l'Ecosse, c'est un parcours exotique et initiatique qui va ouvrir grand les yeux et l'imagination de cette future dessinatrice.
Un passage par un atelier à Reims (le 510ttc) finira d'affirmer cette auteur déterminée.
Si son entrée par la grande porte des éditions Delcourt se fera via les chroniques de « Sillage », dont elle signe 8 pages, c'est en 2007 que Séverine Lefebvre se révèle avec une création propre : « Les aventures de Tom Sawyer », puis logiquement, celles de « Huckleberry Finn », qu'elle signe chez Delcourt avec ses complices Jean-David Morvan et Frédrique Voulyzé.
C'est dire que travailler le « connu », elle connaît ! De là à dire qu'elle n'a pas eu des craintes à s'attaquer à un morceau tel que les Femen, pour le « Journal d'une Femen », au Lombard, ce serait exagéré. Sans doute est-ce le secret de la distance juste qu'elle a su prendre pour décrire ces femmes, qui, reconnaît-elle avec soulagement, « ont vu notre travail, s'y sont reconnues et ont apprécié ».