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"Claude Lévi-Strauss expliquerait très aisément et très bien qu'il n'est pas bon de secouer les coutumes des vieilles tribus. Qu'est-ce que les membres de l'Académie française, sinon les derniers survivants d'une très ancienne tribu à qui l'État-providence permet encore de se promener le long de la Seine avec des plumes sur la tête ?" écrivait le 8 mars 1980, dans le Figaro-Magazine, Jean d'Ormesson, académicien lui-même.
Accrédité au quai Conti par un grand quotidien du matin, Jacques Jaubert a étudié pendant de longues années les mours et coutumes étranges des survivants de la "très ancienne tribu". Défenseurs du français, ils travaillent - une heure par semaine - à un dictionnaire que l'on ne voit jamais. Voués à l'immortalité, ils ne cessent de faire l'éloge de leurs morts. "Sirènes à queue verte" selon Jean Cocteau, ils n'attirent les candidats que pour mieux les faire lanterner.
À moins qu'ils ne soient ducs, hommes politiques, à la rigueur cardinaux. Des "mots" cruels et des anecdotes significatives illustrent cette satire d'une compagnie à laquelle pourrait s'appliquer cette définition de Mme de Linauge : "Les académies sont des sociétés comiques où l'on garde son sérieux".