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Stupéfaction, le 1er décembre 1989, au centre de tri postal de Lille Lezennes : le directeur régional de la Poste annonce qu'il demande la révocation de sept syndicalistes et qu'il dépose plainte pour "séquestration". Dans le collimateur : un nouveau syndicat, SUD-PTT ! Pour la première fois depuis 1953 dans la fonction publique, une demande de révocation est utilisée pour sanctionner des syndicalistes dans un conflit du travail.
Le nom du ministre des PTT de cette époque ? Paul Quilès, un socialiste ! Il couvrira la hiérarchie et signera les décisions de sanctions. On est loin de "Quilès tendresse", le slogan choisi par lui, lors de la campagne pour les élections municipales de 1983 à Paris. La Ligue des droits de l'Homme, considérant que les faits ne sont pas établis clairement, constitue une commission d'enquête. En conclusion de son enquête, cette commission demandera « l'arrêt de la procédure disciplinaire et le retrait de la plainte pénale ».
Paul Quilès, lui, persiste et signe. Il faudra, pour qu'il recule, deux années de mobilisation, l'engagement national de la Ligue des droits de l'Homme et de nombreuses personnalités, au premier rang desquelles monseigneur Gaillot, l'amiral Sanguinetti, l'écrivain Gilles Perrault. À l'acharnement que le ministre mettra à maintenir des sanctions envers et contre tout, répondra l'acharnement des syndicalistes, de ceux qui les soutiennent à rétablir la vérité et défendre le droit de citoyenneté dans l'entreprise.