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Refuser, résister au temps surtout, nous nous croyons assez forts pour commencer ainsi, jusqu'à la crispation, mais accepter, essayer du moins, est-ce forcément nous soumettre ? C'est le oui qui nous porte, et si nous sommes assez fidèles à son mouvement, les mots se rendent au vertige : ils sont toujours bien plus qu'eux-mêmes, et plus que nous. Je ne vois pas d'autre mérite au poème, il nous oblige à faire confiance à ce qui le traverse, le prolonge, et que seul connaît le silence, avec amour.
Grandir peu à peu, comme l'arbre en conscience, rendre grâce à la terre autant qu'à la lumière, conquérir notre vacillement. Celui qui croît dans le temps peut-il s'interrompre ? Il s'ouvre, il ne cessera de s'ouvrir : l'âge, l'aubier, le rayon.