En cours de chargement...
« L'assiette au beurre » - locution familière qui signifie « place lucrative », « source de profit » - est le titre d'une revue hebdomadaire illustrée qui fut, avec « Le rire », l'une des revues satiriques les plus célèbres de la Belle Époque. Du 4 avril 1901 au 15 octobre 1912, 593 numéros et 7 numéros hors-série parurent sous ce titre.
La réalisation d'un numéro était confiée à un dessinateur, ou à un groupe restreint de dessinateurs, sauf dans les débuts de la parution.
À l'exception de la dernière année, les textes occupent une place extrêmement réduite.
« L'assiette au beurre » n'est pas totalement oubliée, ne serait-ce qu'à cause de ce titre un peu insolite, qui reste présent dans de nombreuses mémoires.
Certains de ses dessins réapparaissent fréquemment dans des ouvrages ou des revues ; en effet, « L'assiette au beurre » offre une mine inépuisable d'images, un fonds iconographique tel, qu'il permet d'illustrer à peu près n'importe quel thème politique ou social.
« L'assiette au beurre » est bien connue aussi des amateurs d'art ; ils se souviennent qu'un certain nombre de maîtres de l'art moderne y collaborèrent à leurs débuts (Kupka, Valloton, Gris, Galanis, Cappello, Steinlen, Villon, etc.).
« L'assiette au beurre » apparaît également comme une référence pour la caricature contemporaine de Gauche.
Celle-ci a renoué d'une certaine manière avec l'« esprit Assiette au beurre », synonyme d'humour subversif et destructeur. Ainsi, cette revue à succès de la Belle Époque a gardé une certaine « présence », et bénéficie parfois d'une réputation de « brûlot anarchiste ».
Pourtant, souvent citée, voire utilisée, elle n'a jamais fait l'objet d'aucune étude. Comment et pourquoi cette revue a-t-elle existé ? Quel était son public ? Qu'a-t-elle apporté à ses lecteurs ? Elisabeth et Michel Dixmier ont tenté de répondre à ces questions, en consultant la somme d'informations considérables que représentent les 9 600 dessins parus en dix ans.