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« L'Atlantique Nord » n'est pas un roman, ce n'est pas une autobiographie, c'est une histoire vécue, qui essaie de fixer les souvenirs, les impressions ressenties pendant vingt-cinq ans par un navigateur aérien au-dessus des immensités océaniques, entre la France et l'Amérique. Le rôle du navigateur était de suivre au mieux sa route, au cour des torrents d'air Atlantique entre Paris, New York, Los Angeles, Montréal, Fort-de-France, Pointe-à-Pitre, Rio, Anchorage.
Avec comme seuls repères les astres dans le ciel, les millionièmes de seconde du « Loran », les dérives radio-altimétriques. Au-delà de l'avion et de la technique, qui se découvrent déjà pleins de poésie, ces pages évoquent des centaines de nuits occupées à déchiffrer le cosmos, et toutes les réflexions que le navigateur peut faire dans sa solitude aérienne, au-dessus des gouffres sans lumière de l'océan, et l'infini impensable de la voûte étoilée...
et aussi les réalités vivantes, qui demeurent plus fortes que tout : la famille, les camarades de l'équipage, les escales. Et ce métier disparu brusquement, supprimé du jour au lendemain par un instrument du diable, retombée de la NASA. Il n'y a plus de navigateurs spécialisés, et c'est ce que raconte l'auteur, Michel Darde, navigateur pendant vingt-cinq ans sur les longs courriers d'Air France. Cela représente mille quatre cents traversées de l'Atlantique, et près de 20 000 heures de vol.
Le plus beau métier du monde n'est plus, mais il fallait fixer, dans la mémoire des hommes, ce qui fut mieux qu'une épopée, une expérience humaine intense, qui a compté parmi les aventures les plus fantastiques de notre siècle.