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« Nous ne saurions évoquer nos enjeux cliniques en escamotant la pandémie qui est venue brutalement objectiver la possibilité de la mort. Plus ou moins désavouées, les forces de déliaison ont mis à mal les Collectifs, les atomisant, renvoyant chacun à une lutte pour sa survie personnelle. Cette attaque des liens vivants renvoie à une entame de la confiance dans le Monde. Ce qui reste problématique et difficilement transmissible concerne la capacité de chaque thérapeute, de chaque soignant à entrer dans la danse (Françoise Davoine).
Gisela Pankow parle fort justement de descente aux enfers à propos de cette approche du dedans, et donc du partage de zones de catastrophe, voire des aires de mort psychiques évoquées par Gaetano Benedetti. Le thérapeute ou le soignant s'y risque, avec son corps et son être au monde, sans l'appui rassurant d'une pensée héritée.
Miser sur le désir inconscient suppose sans doute une sorte d'acte de foi laïque dans l'inconscient : il s'agirait de produire une première forme, une Gestaltung, forme formante génératrice de l'espace à construire, et peut-être d'une historicité pour le sujet potentiel du transfert.
La biopolitique de la peur, bien envahissante actuellement, renforce la nécessité d'un désir travaillé qui affronte la catastrophe et ses conséquences aléatoires : dislocation des liens vivants, ou à l'inverse émergence de solidarités nouvelles et de surgissements imprévisibles. » P. C.