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Le Ténéré est, dans le Sahara, la zone la plus désertique que l'on puisse imaginer. Il est possible de marcher en direction nord-sud, pendant 1 200 km, sans trouver d'eau. Quelques petits pitons rocheux émergent çà et là, vestiges usés d'un relief autrefois plus accusé. Un seul arbre se trouve au milieu du désert infini, il est porté sur la carte : c'est l'arbre du Ténéré, devenu si célèbre : un malheureux acacia rabougri qui déploie ses racines jusqu'à 35 m de fond pour trouver l'humidité nécessaire à sa survie.
La vie animale est exceptionnelle. Bien entendu pas d'hommes. Le Ténéré c'est le désert intégral, le désert dans le désert. Il faudra huit ans pour achever son exploration. Lorsqu'elle sera terminée, on s'apercevra que le Ténéré était traversé autrefois par un immense fleuve de 1 300 km de long qui descendait des montagnes du Tassili-n-àjjer et du Hoggar et allait jusqu'au Tchad. Des villages humains sont encore en place avec leurs haches de pierre et leurs pointes de flèche taillées dans un jaspe vert qui fait de ces pièces de véritables bijoux.
Des hommes gisent là, enfouis sous le sable depuis 6 000 ans. « L'épopée du Ténéré », qui s'inscrit à l'actif des méharistes algériens et soudanais, est une des plus belles pages de l'exploration du Sahara. C'est de l'exploration authentique, conduite par des purs, dans un désert vrai, à une époque où le pétrole ne servait pas de prétexte.