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Le français classique, d'usage quotidien, n'a cessé de faire place au verbe évaluer, pour désigner des démarches empiriques permettant d'apprécier une distance, un poids, ou un coût financier. C'est d'une attitude d'esprit différente, propre à notre époque, que procède, à l'occasion de recherches en sciences humaines, comme d'autre part dans l'exercice de professions sociales, éducatives ou cliniques, l'exigence de vérifier la pertinence de méthodes de travail utilisées, ainsi que leur congruence avec les finalités inhérentes à la tâche assumée.
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Proliférant de nos jours, en de nombreux domaines, le recours à de telles « re-visions », tant qualitatives que quantitatives, n'a pu manquer de susciter des résistances, les scientifiques comme de leur côté les praticiens et leurs « clients » se trouvant naturellement conduits à redouter les effets, jugés pervers, d'une attitude systématiquement évaluative.
Chercheur et clinicienne largement expérimentée, Anne-Marie Favard s'efforce, à ce propos, de mettre en évidence l'incontestable fécondité des évaluations cliniques, notamment en travail social.
En prolongation d'une journée de synthèse et de discussion, consacrée à ce thème d'actualité par l'Association régionale de criminologie d'Aquitaine, son livre - bref et stimulant - en extrait la substance, à l'intention de lecteurs diversement spécialisés.
Ainsi se confirme à la fois la possibilité et l'urgence de franchir, à l'égard de l'évaluation, la frontière qui, trop souvent, sépare l'interrogation sur les principes, de l'examen des méthodes utilisées.
Attitude résolument pragmatique, destinée à approfondir les raisons d'une prise de conscience lucide et responsable.