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L'épreuve de la domination provoque des manières de s'adapter avec les circonstances, trop souvent interprétées comme de la résignation.
Ruses, tactiques et adaptations, ces « arts du faible » (Michel de Certeau) constituent autant de façons de « faire avec » le réel, qui tiennent aussi de la résistance.
Pour autant, ces formes particulières de lucidité et de perspicacité propres aux dominés, font-elles ressortir une capacité spécifique à ébranler les rapports sociaux ?
Autrement dit, les armes du faible sont-elles de faibles armes ?
Les pratiques de résistance décrites dans ce numéro, à partir de situations sociales de tous horizons, interrogent les compétences des dominés pour accéder à l'espace public dans leur articulation permanente entre la résignation et la contestation, entre le niveau local et le global, entre les logiques privées et publiques, entre les démarches individuelles et les actions collectives, entre l'urgence de la survie et la patience nécessaire pour trouver les voies de l'émancipation...