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Avec une exigence croissante de rentabilité financière et une exacerbation de la concurrence sur les coûts du travail, la globalisation des activités économiques se traduit par une pression renforcée des employeurs sur tous les aspects du travail salarié. Mais contre un économisme démoralisant pour les forces de gauche, les contributions de ce numéro mettent en évidence, chacune à sa manière, la dimension potentiellement émancipatrice du travail telle quelle s'éprouve au cœur même de l'exploitation capitaliste.
Tant sur le terrain de la réflexion théorique, que sur celui de l'observation des pratiques empiriques, ces enquêtes conduisent à remettre en cause le postulat selon lequel le salariat conduirait à une forme unifiée de travail, et donc de domination, s'élargissant actuellement des Etats-nations à l'espace prétendument homogène d'un capitalisme mondialisé. Elles font au contraire apparaître la singularité des situations économiques dans un processus d'extension du capitalisme à des espaces socio-politiques nouveaux.
Simultanément, la montée de l'innovation et de l'immatériel confère à la production de connaissance une dimension centrale dans les dynamiques économiques actuelles. Ce processus alimente des formes nouvelles de conflictualité, s'appuyant sur la mobilisation du droit en particulier en cas de restructuration. Alimenté par des contributions de philosophes, de sociologues, d'économistes et d'anthropologues, ce numéro propose de dépasser la vision homogénéisante et fataliste du travail longtemps entretenue par des sciences sociales se développant dans l'ombre du déterminisme économique.