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La flexibilité a envahi pratiquement tous les domaines de l'existence aujourd'hui. C'est évident et bien connu dans le monde du travail. Mais, d'une manière générale, les appartenances sont partout plus souples, plus réversibles, plus nombreuses. Les opinions changent plus vite. Les phases de transition dans la vie s'allongent. L'espace des possibles s'élargit et le temps obéit à des rythmes moins préformés : cela c'est la poursuite d'un processus pluriséculaire.
La modernité s'est nourrie, en effet, d'un élargissement des horizons et d'une remise en question de la tradition. La flexibilité est donc le résultat d'une émancipation ; on est moins lié à un cercle, à un lieu, à un rythme. D'un autre côté elle produit de la fragilité. A côté de ceux qui surfent sur la vague du moment, les laissés pour compte de la flexibilité s'enfoncent dans un isolement d'autant plus difficile à surmonter que les liens sociaux sont devenus friables.
Comment alors reconstruire des appartenances sans tomber dans la nostalgie communautariste ? Comment vivre des convictions et donner du sens à ce que l'on fait dans un temps aussi déstructuré ? Frédéric de Coninck montre comment des groupes même minoritaires peuvent mettre en pratique des convictions dans différents lieux sociaux (entreprises, associations, institutions) et entrer dans un dialogue constructif avec l'espace public global dont l'existence reste un acquis indépassable des sociétés démocratiques.