En cours de chargement...
Ses précédents « héros », l'auteur les avait choisis « pour ce qu'ils avaient d'assez exceptionnel dans leur allure et de dramatique dans leur fin ». Ceux-ci, dans une vingtaine de récits profondément émouvants, il les présente « sous des apparences plus modestes, et dans des circonstances plus ordinaires », mais leur diversité reste grande, et nous promène de la page d'histoire, au conte, à la nouvelle, à l'esquisse psychologique ou au portrait.
On les voit, on les entend ; combattants, aviateurs, Résistants, humbles êtres, types hors-série, femmes ou mères. La sensibilité de l'auteur, son amitié fervente, les fait revivre et leur donne un relief presque hallucinant. Sens du trait, sens de l'humour, sobriété, réalisme, tout cela est excellent autant que tonique. Et ces êtres si différents, sur « les frontières indécises de l'ordinaire et de l'exceptionnel », restent profondément humains, même lorsqu'ils s'élèvent jusqu'au surnaturel.
André Dubarle, repartant pour le front, après une quintuple blessure, avoue : « La bête renâcle, sentant le froid et la mort » et, du même jet, il ajoute... « mais l'esprit se réjouit d'avoir part aux souffrances ». C'est à propos de cet ami que l'auteur, évoquant ce qui avait noué leur profonde entente, parle « d'un accord essentiel sur tout ce qui valait la peine de vivre », et trouve, au bout de son stylo, sans l'avoir cherchée, l'antithèse : « et l'honneur de mourir ».