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Ces trois pièces en un acte peuvent former une trilogie fondée sur un renversement du pouvoir et des valeurs. Au-delà des portées politiques et philosophiques véhiculés, ces textes sont avant tout des comédies légères utilisant habilement les ressorts du langage, le sens de la répartie à un rythme soutenu.
Du point de vue de l'action, dans L'Île des esclaves, Iphicrate et son valet Arlequin font naufrage.
Ils débarquent sur une île, fondée, il y a une centaine d'années par des esclaves révoltés. Dans cette île, les maîtres deviennent des valets et les valets des maîtres. Ainsi, Iphicrate et son laquais Arlequin, Euphrosine et sa soubrette Cléanthis échangent leur condition, leurs vêtements et aussi leurs noms. Entre autres humiliations, les anciens maîtres sont contraints d'écouter le portrait que dressent d'eux leurs serviteurs.
S'ils veulent abréger cette épreuve, ils doivent reconnaître la vérité des propos rapportés. Cléanthis et Arlequin prennent beaucoup de recul par rapport à leur nouveau statut et miment une scène de séduction mondaine. Arlequin entreprend la conquête d'Euphrosine mais il est ému par la souffrance que lui cause son nouveau statut. Finalement, Arlequin pardonne à son maître et reprend son habit de valet ; Cléanthis imite son exemple.
Pleins de gratitude et de remords, Iphicrate et Euphrosine les embrassent avec émotion.
La Colonie (1750, refonte en un acte de La Nouvelle Colonie ou La Ligue des femmes) met en scène une révolte féministe avant la lettre : les femmes revendiquent le pouvoir mais comme dans L'île des esclaves la « république des femmes » est aussi utopique que celle des valets !