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L'ouvre d'Emily Brontë comporte un recueil de poèmes et un célèbre roman d'amour et de mort. Le présent ouvrage concerne cette ouvre - à l'exclusion de la biographie - et constitue une interrogation sur son unité et sur le mystère qu'elle exprime. Par son ambiguïté, le nom vision rend compte de l'effort tenté : il révèle l'importance du point de vue dans un roman qui masque l'auteur et dérobe l'objet de la quête, mais personnalise à l'extrême l'initiative du lecteur ; il suggère également les ressources visionnaires de ce monde austère et rustique.
L'ordre choisi est régressif, partant de l'ouvre achevée (Wuthering Heights) pour aller aux sources de l'affabulation poétique. L'ouvrage comporte trois livres. Deux concernent le roman et remontent de la perspective (exploration, image du corps, rêve et fantastique), puis de la technique, jusqu'à la thématique et l'univers : la lande, les demeures, l'amour, le sacré. Le troisième livre répète la même démarche à propos des poèmes : d'une syntaxe de l'affabulation, on passe à l'étude des décors et des thèmes - l'amour, l'extase, le secret, le mal, la mort.
Des poèmes, la conclusion retient deux oppositions fondamentales : solidarité terrestre et conscience mystique de l'exil ; tentation de l'autonomie et appel du Visiteur. L'unité - précaire - est dans l'expérience de l'extase et la figure changeante de l'absolu. Avec Wuthering Heights, il s'y joint un conflit aux résonances biographiques : le vouloir vivre, fortement teinté de sadisme, affronte le désir de mort.
Ces trois conflits, tout comme l'intense idolâtrie de Wuthering Heights, reçoivent une interprétation nouvelle dans l'ouvrage de J.-P. Petit.