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Au cour même de son territoire, la région de Bourgogne a accueilli pour quelques jours, à l'occasion de son 18e colloque, la communauté des néolithiciens. Bien des congressistes, venus du Nord, de l'Ouest ou du Sud pour se rendre à Dijon, n'auront pas manqué de percevoir le relatif obstacle au franchissement que constitue le massif bourguignon. Mais le frein partiel engendré par la topographie ne saurait masquer l'ouverture vers l'extérieur de la Bourgogne, naturellement échancrée par trois bassins alluviaux.
La Seine, l'Yonne et leurs affluents constituent des vallées propices aux échanges avec le Bassin parisien. Le couloir de la Saône, prolongé par celui du Rhône, offre une voie faisant lien avec le monde méditerrannéen. En bordure occidentale, la Loire s'ouvre en direction de l'Atlantique. Le plateau oriental, enfin, demeure perméable aux relations avec l'Est. Ainsi, à travers les temps, la Bourgogne se trouve-t-elle aux confins d'aires culturelles fluctuantes dont elle peut freiner les impacts, brasser les influences ou faciliter l'extension.
Dès le Néolithique, tandis que s'ébauchent les premières formes de notre société, va s'affirmer le double caractère de la région, à la fois frein et zone de pénétrations multiples. Tout en trouvant un obstacle au développement d'une progression et aux échanges à distance, les groupes de populations s'y interpénétreront et s'avèreront en retour porteurs d'influences entre mondes auparavant étrangers.
Frontière, peut-être ? Carrefour, sûrement. Apprécier ce rôle de creuset, en déterminer les modalités et les limites à travers l'espace et le temps, tel était l'un des enjeux de ce colloque consacré à l'examen des rapports entre groupes culturels des bassins rhénan, rhodanien et parisien, et à leur mouvance.