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De quoi la mondialisation est-elle le nom ?Comment ne pas voir que toutes les « crises » économiques, environnementales et démocratiques, ainsi que les dérives identitaires - du terrorisme à l'extrême droite -, ne sont que le résultat d'un seul et même processus : celui de la mondialisation et de la financiarisation de l'économie, provoquant un désastre économique, social, culturel et verrouillant l'ordre international ?Partout dans le monde, les luttes sociales se heurtent au libre échange, au chantage à la délocalisation et à la fuite des capitaux.
En l'absence de perspective de sortie « par la gauche » de cet engrenage, les nombreuses victimes de cette mondialisation se résignent ou choisissent la stratégie du pire. Pour ne pas sombrer petit à petit dans le chaos et redonner de l'espoir, sans pour autant défendre un capitalisme national, il faut mettre en ouvre un projet de rupture qui repose sur trois piliers : la démondialisation pour rompre avec le capitalisme, la décroissance pour répondre aux crises environnementales et la coopération internationale pour renouer avec l'idée de justice sociale au sens le plus global.
Ce livre contribue à engager une nouvelle bataille des idées pour lutter contre l'extrême droite et le terrorisme, mais aussi pour combattre le fatalisme qui conduit à la soumission, à l'abstention et au désengagement. Il vise également à dépasser le débat opposant à gauche nation et internationalisme. Un livre fort qui ouvre la voie d'une alternative progressiste face au piège de la mondialisation néolibérale.
EXTRAITOn entend souvent dire que la chute du mur de Berlin, le 16 novembre 1989, a sonné la victoire totale du libéralisme. Avec du recul, on peut penser que ce n'est pas le cas. S'il fallait célébrer le véritable triomphe du capitalisme néolibéral, la date à retenir serait le 13 juillet 2015. Ce jour-là, le gouvernement grec de gauche radicale, démocratiquement élu, renonçait à mettre en ouvre son programme et se pliait aux injonctions de l'Union européenne et des marchés financiers.
Alors que la coalition Syriza avait remporté, en janvier 2015, les élections législatives en promettant de combattre et de vaincre l'austérité, l'ordre néolibéral faisait plier la Grèce et rayait d'un trait de plume le résultat des urnes, semblant donner raison à titre posthume à l'ancienne Premier ministre britannique, Margaret Thatcher : il n'y aurait plus d'alternative au règne du marché.À PROPOS DE L'AUTEURAurélien Bernier est essayiste et conférencier.
Il collabore régulièrement au Monde Diplomatique. Ses dernières publications : Désobéissons à l'Union européenne (Mille et une nuits, 2011), Comment la mondialisation a tué l'écologie (Mille et une nuits, 2012), La gauche radicale et ses tabous (Seuil, 2014).