En cours de chargement...
Ce que les hommes politiques apprécient dans les lendemains de crises Est-Ouest, c'est que celles-ci laissent derrière elles de vastes perspectives de reconstruction. Il y a tant à faire pour rétablir le dialogue, relancer les échanges, réinventer la négociation stratégique... Le maître-mot en l'occurrence est le retour de la confiance. Or, le panorama qui se présente après les orages qui viennent de secouer, pendant sept ans, les rapports Est-Ouest, n'est guère enthousiasmant.
Au fond rien n'est réglé. L'Afghanistan reste occupé. L'U. R. S. S. manque toujours de céréales et demeure sous la menace d'une punition à la Carter. Elle manque aussi de technologies et demeure sous le coup d'une sanction à la Reagan. Les Polonais ont reperdu les espoirs de liberté suscités par Solidarité. Le gazoduc euro-sibérien a beau être controversé, il est bien là. La dette est-européenne reste à rembourser.
Les perspectives sont aussi maussades pour le commerce qu'elles sont prometteuses pour la course aux armements. Donc, ce qui est aujourd'hui proposé aux hommes politiques est ingrat. Au lieu de relancer, il leur faudrait se mettre à régler à froid tous les problèmes que la crise n'a pas résorbés. Peiner laborieusement, marchander petitement. Gérer plutôt qu'entreprendre. Préférer sans cesse le réalisme aux illusions, la raison à l'imagination, les petits pas aux grands desseins.
Le sauront-ils ? C'est la question que leur posent - avec espoir d'ailleurs - un groupe d'experts qui ont vécu ensemble la dernière en date des grandes crises Est-Ouest. Et qui l'ont soigneusement analysée. Car ils souhaiteraient que la mémoire collective au moins en conserve quelque chose.