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Derrière ce titre en apparence provocateur se profile une thèse dont Serge Slama nous convainc, au fil des pages, de la justesse, apportant ainsi une contribution majeure à la connaissance d'un pan trop souvent négligé de la politique française d'immigration.
Il ne s'agit pas de prétendre qu'il n'y aurait plus - ou qu'il n'y aura bientôt plus - d'étudiants étrangers dans les universités françaises, mais de montrer que la forme principale et traditionnelle des migrations étudiantes disparaît progressivement pour faire place à des formes nouvelles.
De 14 % des étudiants inscrits dans les universités il y a une dizaine d'années, le pourcentage d'étudiants étrangers est tombé à 9 % en 1993. Autrement dit, on observe le passage d'une immigration étudiante de masse à une migration d'élites canalisées.
Ce qui fait aussi la valeur, et l'intérêt de l'ouvrage, au-delà de la thèse soutenue, c'est la minutie et la rigueur avec lesquelles Serge Slama conduit à sa démonstration.
Combinant avec bonheur les méthodes d'analyse de la science administrative et des politiques publiques et celles du droit administratif, Serge Slama montre comment la politique à l'égard des étudiants étrangers s'est progressivement fondue dans la politique générale face à l'immigration et la " maîtrise des flux migratoires ".
La logique du soupçon a progressivement contaminé l'ensemble des acteurs administratifs.