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Le choix de textes de Georg Simmel, réunis dans ce livre, procède de la même curiosité éclectique qui a présidé à la réception de son ouvre en France, en mêlant des études de psychologie sociale, qui prolongent celles déjà traduites sur l'argent, la mode, le conflit ou la femme, et des essais portant sur des questions d'esthétique. Douze des treize études ici réunies ont en commun d'avoir été écrites entre 1906 et 1908, c'est-à-dire à une période où Simmel s'est déjà éloigné du néo-kantisme et développe, en dehors de toute visée systématique, les analyses sociologiques qui formeront, en 1908, la matière de son ouvre maîtresse : Sociologie.
Études sur les formes de la socialisation. Dans ces essais, Simmel s'intéresse à des objets concrets, à des réalités de la vie quotidienne, telles que la vie de couple, la décoration de la maison, le désir qu'a tout individu de briller et de se parer. Cependant l'originalité et la profondeur des idées qu'exposent ces courts textes les tiennent à mille lieues de la littérature de circonstance. Qu'elles abordent le jeu d'une grande comédienne, comme la Duse, la théâtralité mensongère des ruelles vénitiennes ou les efforts de la peinture pour suggérer la troisième dimension, les réflexions de Simmel font toujours écho à la théorie philosophique : les concepts du néo-kantisme s'y retrouvent, sous une forme diffuse et adaptée aux besoins d'une conversation avec un lecteur cultivé mais pas nécessairement spécialisé.
Dans l'essai plus tardif sur "La caricature", le changement des références philosophiques est patent : ce sont désormais les reflets d'une philosophie de la vie bergsonienne qui colorent l'analyse.